Mère Teresa, amie de la pauvreté, mais pas des pauvres

Et nous voilà revenus à la corruption médiévale de l’Église, qui vendait des indulgences aux riches, tout en prêchant le feu de l’enfer et la continence aux pauvres. MT (Mère Thérèsa) n’était pas une amie des pauvres. Elle était une amie de la pauvreté. Elle disait que la souffrance était un cadeau de Dieu. Elle passera sa vie à combattre le seul traitement connu contre la misère –l’autonomisation des femmes et leur émancipation d’une existence de bêtes de somme à la reproduction obligatoirement compulsive. 

Libération : Livre. La part d’ombre d’une religieuse pour qui la charité n’est qu’asservissement.

Christopher Hitchens : «Qui pourrait se montrer assez vil pour accabler une vieille dame chenue, ridée, ployant sous le grand âge, et qui a consacré sa vie entière à s’occuper des pauvres et des déshérités?»

  • C’est, dans le droit fil de cette antienne, son tropisme avec l’Opus Dei et son parrainage, en 1995, d’un colloque anti-IVG du cercle Renaissance, lié au Front national.
  • C’est aussi son soutien à la dictature haïtienne de Duvalier (qui lui valut la Légion d’honneur haïtienne), et la couronne de fleurs déposée en 1990 sur la tombe de l’ancien dirigeant stalinien, Enver Hodja
  • C’est, accessoirement, son refus de restituer plus d’un million de dollars reçus d’un escroc américain, malgré la supplique du procureur de Los Angeles » 
  • L’ascétisme imposé et la précarité des installations n’auraient d’autre justification que cette brûlure du péché par la souffrance, quand, assure Hitchens, l’argent drainé par la congrégation de mère Teresa permettrait d’équiper tout le Bengale «en cliniques de première classe».

Slate.com : Mère Teresa était une fanatique, une fondamentaliste et une imposture

Un miracle? Une arnaque !

Quant au «miracle» devant être attesté, que peut-on en dire? A l’évidence, tout catholique respectable se tord de honte face à la grossièreté de l’arnaque. Une Bangladaise, Monica Besra, affirme qu’un rayon de lumière est sorti d’une photo de MT, qu’elle avait en sa possession à son domicile, et l’a guérie d’une tumeur cancéreuse. Son médecin, le Dr. Ranjan Mustafi, déclare que sa patiente n’a jamais eu de cancer et que son kyste tuberculeux s’est résorbé grâce aux médicaments qu’il lui avait prescrits.

Beaucoup plus de gens sont pauvres et malades à cause de la vie de MT, et encore davantage seront pauvres et malades si son exemple est suivi. Elle était une fanatique, une fondamentaliste et une imposture, et une Église qui protège officiellement ceux qui violent l’innocent nous montre, une nouvelle fois, quelle est sa position réelle en matière morale et éthique.

Canonisation de Mère Teresa : une sainte, vraiment ?

tv5monde : Canonisation de Mère Teresa : une sainte, vraiment ?

D’un côté de la balance, une stakhanoviste de la charité, nom qu’elle donna à sa congrégation de missionnaires aux saris blanc bordés de bleu, aujourd’hui au nombre de 5 000 réparties dans 132 pays ; l’édification de maisons pour les lépreux, les mères célibataires, les malades mentaux ou encore ceux du sida.

Sur l’autre plateau de la balance, un penchant certain pour la mortification, une exaltation de la religion sans jamais s’attaquer aux racines de la pauvreté, un refus de s’inscrire dans le social, un rejet viscéral de la contraception et de l’avortement – même en cas de viol -, le mépris du divorce, des liaisons parfois dangereuses avec des donateurs ou des chefs d’Etat.

Slate.com : le contre-argumentaire …