De nombreux désastres pharmacologiques survenus dans ces 20 dernières années alimentent la méfiance contre les grands laboratoires, alors voici les plus connus.
Dépakine. Commercialisé depuis 1967 pour traiter l’épilepsie, ses effets tératogènes (provoquant des malformations de l’embryon au cours d’une grossesse) sont connus depuis le début des années 1980. Il faut attendre 2004 pour une enquête qui n’aboutira qu’en 2010.
Épidémie d’affaires – Le Monde diplomatique – Nov. 2020
Mediator. Dès 1978, le benfluorex (Mediator), vendu officiellement comme traitement du diabète, s’avère inefficace, toxique et très cher. Détourné pour servir de coupe-faim, il provoque de nombreuses valvulopathies cardiaques, il reste commercialisé jusqu’en 2009 par Servier. Le procès a débuté en 2019.
Paxil. En 2001, l’étude 329 conclut à l’efficacité et à l’innocuité de la paroxétine (Paxil, Deroxat, Seroxat, Divarius), un antidépresseur vendu par GlaxoSmithKline (GSK) pour les enfants et les adolescents. En 2015, l’étude se révèle avoir été interprétée de travers.
Vioxx. En 2004, cinq ans après l’avoir mis sur le marché et avoir dépensé un montant record en publicité, Merck retire le rofécoxib (Vioxx), un anti-inflammatoire non stéroïdien après plusieurs dizaines de milliers de morts par arrêt cardiaque.
Tamiflu. En 2009, la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) tourne au fiasco, tandis que le risque apparaît surévalué. Plusieurs gouvernements ont fait des réserves de vaccins et d’antiviral oséltamivir (Tamiflu), commercialisé par Roche. On retrouve des liens d’intérêts parmi plusieurs prescripteurs de l’OMS.
Opioïdes. Depuis 2015, on attribue une partie de la baisse de l’espérance de vie aux États-Unis à un analgésique stupéfiant, l’oxycodone (Oxycontin, Oxynorm), qui provoque une forte dépendance. Avec le fentanyl, il s’avère responsable de centaines de milliers de morts par surdose.