La langue est un champ de bataille idéologique, on le sait. On peut parler d’offensive et de contre-offensive lexicale. Celle menée ces dernières décennies avec beaucoup d’application et d’entêtement par les tenants du néo-libéralisme a obtenu ses victoires.
Le « salaire » est devenu le « coût du travail », les « cotisations sociales » s’appellent des « charges sociales », et le « profit » de la « création de richesse ». Les licenciements collectifs ( ça s’est quand même la grande réussite, chapeau bas) sont devenus des « plans sociaux ».
France Culture : LES IDÉES CLAIRES par Julie Clarini
Résumé d’un livre de Gérard Mordillat et Bertrand Rothé (éditions du Seuil). Les deux auteurs ont analysé trente ans de discours économique en partant de cette formule terriblement efficace entendue pour la première fois dans la bouche de Margaret Tchatcher. Elle a été rebaptisée par son acronyme TINA : « There is no alternative ».
Gérard Mordillat et Bertrand Rothé en ont sorti une liste assez jubilatoire qui ouvre leur ouvrage. On ne résiste pas à un florilège :
- « Il n’y a pas d’alternative au plan de rigueur », François Mitterrand, 1983
- « Il n’y a pas d’alternative aux privatisations », Jacques Chirac
- « Il n’y a pas d’alternative à la guerre du Golfe George », George Bush
- « Il n’y a pas d’alternative à l’allongement de l’âge de la retraite », Nicolas Sarkozy